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réhabilitation psychiatrique : évolution du concept. Olivier Chambon / Lyon Le concept de réadaptation sociale est en grande partie conditionné et redéfini par les méthodes thérapeutiques qui s’y associent. En ce sens, il a évolué à trois reprises en moins de vingt ans. La première vague date des années 70, marquées par le développement intra muros des systèmes de renforcements des comportements adaptatifs destinés à lutter contre la passivité asilaire des soignants et des soignés. Ces méthodes d’apprentissage social étaient souvent présentées sous la forme d’économie de jetons. La réadaptation consistait à réapprendre les habiletés sociales élémentaires pour une vie dans un milieu protégé (l’hôpital). La deuxième vague, est celle des années 80. Elle coïncide avec le mouvement de désinstitutionnalisation. Des programmes de réhabilitation psychosociale utilisant le jeu de rôle, les techniques de résolution de problème et la thérapie familiale étaient utilisés pour faire acquérir les habiletés nécessaires à la vie hors de l’hôpital. Il s’agissait d’une urgence pour ces patients, sortis de l’hôpital sans y être forcément prêts, et la réadaptation visait autant les capacités de survie que de vie dans la communauté. La troisième vague, celle de la décennie 90, est marquée par le travail sur le fonctionnement mental des psychotiques et son articulation avec le comportement social et les facteurs biologiques. Hors de l’urgence, on se redonne le temps de considérer les particularités psychiques de chaque patient : comme la vision de soi et d’autrui, contenue dans des schémas cognitifs (self-schémas ou schémas interpersonnels) conditionne la " sociabilité ", le type et la qualité des relations interpersonnelles, l’utilisation des habiletés déjà acquises, et les stratégies cognitives face aux difficultés. Ici, le patient réadapté l’est parce qu’il a développé une confiance en lui et dans les autres ; ses troubles émotionnelles tout autant que psychotiques sont pris en charge par des interventions similaires à celle de Beck (psychothérapie cognitive) pour les troubles dépressifs ou anxieux.
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